Parcours d’écrivain (1) : Point de départ et « Nuit funeste »

Peut-on réellement déterminer un point de départ dans la carrière d’un écrivain ?

Vaste question. Petite, je faisais des recueils de poésie, avec d’un côté mon « poème », et sur la page en face un dessin pour l’illustrer. J’ai tenu ensuite des sortes d’encyclopédies, puis il y eut mon premier roman (une histoire basée sur le diamant Hope), qui n’en resta qu’à quelques chapitres… Je suppose que tous les auteurs ont ce type de souvenirs d’enfance.

À l’adolescence, je n’écrivais plus. Quand l’annonce d’un concours régional de nouvelles noires et policières s’est répandue au lycée (j’étais en seconde), mes amis et mes profs m’ont un peu tannée pour participer. L’affiche était posée à côté de l’accueil, difficile de la louper… J’ignore à quel moment mon cerveau a enfin daigné se mettre en marche. Toujours est-il qu’il a suffi d’une heure de bus pour que je tienne toute la trame.

Le soir, je jetais tout ça sur deux copies doubles, et l’affaire était pliée. « Pliée », ou presque, car j’avais lu trop vite le règlement : il a fallu que je remodèle tout en découvrant que le contexte devait se situer avant 1950 (qu’à cela ne tienne !). Au final, j’étais plutôt contente du rendu, même si on allait probablement me prendre pour une psychopathe. À l’époque, il n’y avait pas toutes ces séries comme Esprits criminels ou Mindhunter, où il est devenu courant d’entrer dans la tête des tueurs !

Anecdote amusante : il fallait rendre un texte dactylographié, sauf qu’il n’y avait pas d’ordinateur à la maison. Ma mère m’a donc pris à son bureau et prêté son PC… Or ma mère était policière. J’ai écrit pendant plusieurs heures (je tapais avec un doigt !) une nouvelle policière… dans un commissariat.

Puis j’ai compté tous les signes à la main, ligne après ligne, parce que je ne connaissais pas l’onglet « statistiques ». Une catastrophe ! 😆

Bref ! La bonne nouvelle, c’est que j’ai gagné le concours !!! 🎉🙌✨

Catégorie moins de 18 ans — j’en avais 15 au moment de la rédaction, presque 16 à la remise des prix. J’ai eu droit à un carton de livres, à des articles dans la presse locale. Cela m’a donné confiance en moi, ce qui n’était pas forcément une évidence.

L’année dernière, je suis retombée sur Nuit funeste en vidant le disque dur de mon ex-PC. Pour tout vous dire, quand je l’ai lue, j’ai été assez choquée. Il y a des choses naïves, voire clichées, des mots en trop. Mais il y a aussi des détails qui m’ont carrément troublée. Si vous avez lu le tome 1 des Murmures d’Ys (rédigé quoi ? 16 ans plus tard ?) vous trouverez des similitudes entre le roman et la nouvelle. Par exemple, l’image des vagues qui « rient », en parallèle d’une idée de mort (prologue des Murmures d’Ys, première page !). Il y a aussi la combo enfant + lieu souterrain + rats, ou encore un sauvetage (avec la lumière derrière) par un(e) religieux(se)…

Même le style n’est pas si différent. Pourtant, il me semble avoir fait des bonds prodigieux avec chacun de mes romans ! L’Ordre de la Croix d’argent est mon premier publié, mais le 4e que j’achève.

Alors, y a-t-il un âge où l’on atteint sa « maturité littéraire » ? Est-ce que tout est déjà formé… à quinze ans ? (voire avant ?) Et progresse-t-on réellement, ou avance-t-on au sein d’un cercle ?

Voici le lien de Nuit funeste, je vous laisse juger !

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